Profil de membre – Allison Stephens

Allison Stephens MSc, CCPE, CPE

Publié: 10 Juin 2022

Regardez l’entretien vidéo (en anglais) réalisé avec Allison ici

Lisez le résumé de cet entretien ci-dessous.

Métier actuelle

Professeur et coordonnateur - Fanshawe College

Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à l’ergonomie?

J’étais étudiante en kinésiologie à l’Université de Waterloo et je voulais travailler en physiothérapie ou dans un domaine connexe. Cependant, après avoir fait un stage de formation, j’étais frustrée de voir à quel point les blessures professionnelles étaient élevées. À cette époque, le programme d’ergonomie n’était pas encore très bien établi, alors je me suis tournée vers la conception de systèmes et c’est comme cela que j’ai appris à connaître ce domaine. À l’occasion de mon dernier stage coopératif en 1985, Ford cherchait un ergonome en raison d’un conflit avec le syndicat, et j’ai postulé. La conception des postes n’était pas très bien réfléchie à l’époque, et la direction ne savait pas vraiment ce qu’était l’ergonomie. Après ce stage, on m’a offert un poste à temps plein dans une usine située près de London (en Ontario). 

Pouvez-vous nous décrire brièvement votre cheminement de carrière? 

Le siège social de Ford, situé au Michigan, a éventuellement entendu parler du programme que je dirigeais et m’a proposé un poste. J’ai accepté et j’ai démarré un programme d’ergonomie échelonné sur trois ans dans 23 usines de Ford en Amérique du Nord. L’objectif était d’établir une équipe d’ergonomie dans chaque usine qui fonctionnerait sensiblement comme une équipe de santé et de sécurité. Par la suite, j’ai accepté un poste permanent aux États-Unis et j’ai déménagé. 

J’ai commencé à travailler avec des ingénieurs pour mettre en œuvre des systèmes d’assemblage améliorés afin d’intégrer l’ergonomie dès la conception. De nouvelles technologies, telles que le dessin assisté par ordinateur et la modélisation humaine, sont apparues et nous ont permis d’améliorer la conception.

Après 30 ans chez Ford, j’ai entrepris un nouveau défi au Fanshawe College et je suis revenue au Canada pour aider à former la nouvelle génération. Bien que les personnes ayant une formation en kinésiologie ou en génie industriel effectuent du bon travail, il leur faut encore beaucoup de temps pour se spécialiser en ergonomie. Le programme offert à Fanshawe a donc été conçu à cette fin. J’ai eu une carrière très agréable. 

Participez-vous actuellement à des projets de recherche?

J’ai déjà travaillé avec Jim Potvin pour déterminer les limites de l’impact que peuvent supporter les mains. Des travailleurs refusaient d’utiliser des outils, comme un maillet, pour enfoncer de petites pièces, car ils trouvaient que la tâche se faisait plus rapidement en utilisant les mains. Nous étions horrifiés, mais il a fallu trouver un compromis, ce qui a donné lieu à cette étude. 

Les étudiants de Fanshawe participent également à de nombreux projets de recherche qui ne se limitent pas uniquement à l’industrie automobile. Nous avons effectué des évaluations intéressantes chez un éleveur de dindes et un producteur d’ail.

Nous étudions présentement les exosquelettes, qui sont des dispositifs portables conçus pour réduire les contraintes liées aux tâches de levage et à d’autres activités. Nous utilisons un exosquelette passif (à ressort), mais j’entrevois d’autres possibilités d’application de la robotique qui permettraient aux travailleurs d’effectuer de nombreuses tâches qui sont contraignantes en ce moment. Les ergonomes doivent être conscients que le corps humain est une merveilleuse machine, mais qu’il a des limites pour lesquelles des technologies comme les exosquelettes et les robots peuvent contribuer à prévenir les blessures.

En quoi consiste votre participation à l’ACE?

L’ACE permet d’obtenir du soutien, d’établir des contacts et de partager des idées. Les liens établis entre l’ACE et le CCCPE procurent également un bon soutien aux ergonomes. 

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants et aux nouveaux professionnels?

Je suis une chaude partisane de la kinésiologie, et je crois que ce domaine est une excellente première étape pour devenir ergonome puisque les diplômés possèdent une grande compréhension du corps humain. Les ingénieurs sont très doués pour concevoir et résoudre des problèmes, mais les connaissances du corps humain ne font pas partie de leur formation. 

Les outils comme LinkedIn sont très intéressants, car ils permettent aux étudiants de commencer à se constituer un réseau et à se faire des amis avant même d’entrer sur le marché du travail. Servez-vous de ces ressources et trouvez des possibilités de bénévolat. 

Les programmes d’études comme celui de Fanshawe offrent de merveilleuses possibilités aux étudiants en leur procurant des stages en entreprise afin d’acquérir une expérience du monde réel et de nouer des contacts précieux.